Funk: Les microvariations rythmiques!

  Par Laurent Barbier, professeur de vents et d’ensemble.

Le funk, c’est avant tout le groove, le rythme, et les accents syncopés qui donnent à la musique toute sa saveur. Les motifs rythmiques, souvent répétitifs, sont le pilier du funk, joués principalement par la guitare, la basse et la batterie, tandis que les cuivres et les saxophones viennent ponctuer et improviser sur ces motifs.

Pour mieux comprendre ce qui fait la magie du funk, faisons une petite expérience : entendez-vous une différence entre ces deux grooves de batterie ?

Il se peut que vous perceviez ces différences comme une légère rigidité métronomique dans le premier groove, tandis que le deuxième est plus naturel, détendu et fluide.

Revenons à ces deux grooves avec leur notation MIDI respective. Comme vous pouvez le voir, le groove 2 (humanisé) ne suit pas rigoureusement les lignes verticales qui représentent les subdivisions mathématiques.

Groove 1 : 

Groove 2 : 

Lorsque vous les comparez côte à côte, les différences sont subtiles, mais significatives. Par exemple, à 2.2, le deuxième exemple présente un léger décalage de la hi-hat et de la caisse claire par rapport au premier. Une autre différence est le coup de tambourin à la fin de la mesure 1.2. Les nuances des notes ont également été légèrement modifiées.

Contrairement à d’autres genres musicaux, comme la techno, le funk recherche avant tout une sonorité organique. Ce qui rend la musique organique, c’est qu’elle est interprétée par des êtres humains, et ces humains apportent avec eux des variations, conscientes ou non, dans le rythme joué. Ces variations subtiles sont appelées des microvariations. Appelons-les des microvariations.

Les microvariations rythmiques sont des ajustements subtils et intentionnels (ou non) du placement ou de l’accentuation des notes dans une phrase musicale. Elles peuvent également inclure de légères fluctuations de tempo, ajoutant ainsi un sentiment de groove, d’émotion et de caractère à une pièce musicale. Elles contribuent également à créer du contraste, à mettre en relief certaines parties, et à établir un dialogue entre les instruments.

Dans le funk, les microvariations rythmiques sont essentielles pour créer le groove, c’est-à-dire la sensation de mouvement, de fluidité et de cohésion entre les musiciens. Elles sont souvent utilisées pour renforcer les rythmes syncopés, c’est-à-dire le décalage des temps forts et des temps faibles, qui crée une tension et une dynamique dans le rythme.

Connaissez-vous des morceaux de musique dans lesquels les grooves possèdent des microvariations ? Ouvrez l’oreille !

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