Par Myriame Demers, professeure de chant
Après l’obtention de mon baccalauréat en interprétation jazz du chant au printemps 2020, j’ai décidé de poursuivre mes études en musique, mais cette fois, en élargissant mes horizons. J’ai donc débuté à l’automne 2020 une maîtrise en pédagogie instrumentale à l’Université Laval. Je terminerai ce programme d’une durée de deux ans ce printemps. Mais pourquoi la maîtrise? Et pourquoi celle en pédagogie instrumentale? Je vous en parle ici! Go!
La maîtrise en pédagogie instrumentale permet de poursuivre l’expertise de son instrument, dans mon cas la voix, tout en développant des aptitudes pédagogiques favorisant son enseignement. Tout au long de notre parcours, nous sommes invités à nous filmer en situation d’enseignement et à analyser notre pratique pédagogique. Nous visionnons également des leçons données par d’autres étudiants, ce qui est très pertinent. Les enseignants universitaires nous donnent aussi des rétroactions sur l’évolution de nos techniques d’enseignement. Ces travaux sont hautement formateurs puisqu’ils nous permettent de voir ce qui se passe réellement sur le « terrain » avec nos élèves.
Chaque session du programme comprend un cours de notre instrument. J’ai donc toujours un cours de chant privé par semaine dans lequel je prépare un récital qui est présenté à la fin de l’année scolaire. En ce moment, je travaille beaucoup sur l’interprétation et l’arrangement d’une chanson. Mon répertoire contient également une pièce a cappella composée par mon professeur Claude Vallières, pièce qui me fait travailler très fort, mais qui est ô combien stimulante et motivante!
Depuis mon arrivée à la maîtrise, j’ai suivi plusieurs séminaires. Le premier abordait la didactique instrumentale (Étude théorique et pratique de l’enseignement instrumental). Le deuxième s’appelait Innover en pédagogie instrumentale et nous amenait à considérer davantage la voix et les intérêts de l’apprenant dans notre enseignement. Le troisième, que je suis actuellement, porte sur la créativité musicale.
La pièce de résistance de mon programme d’étude est le projet d’intervention. Dans le cadre de ce projet s’échelonnant sur les quatre sessions de la maîtrise, j’ai conçu un outil pédagogique répondant à un besoin que j’ai cerné lors de ma pratique pédagogique.
Myriame au piano, dans son local d’enseignement.
Mon outil s’intitule Concrétiser l’appareil vocal pour les jeunes chanteurs de 16 à 20 ans selon les types d’apprenants. Il aborde sept facettes de la technique vocale et permet aux professeurs de chant de les travailler avec leurs élèves en tenant compte de leur style cognitif, c’est-à-dire de la méthode favorisant le plus leur apprentissage. J’y présente une section fournissant des informations ou explications et une section fournissant des exercices d’application sur ces sept facettes : la respiration, l’énergie physique et l’ancrage, les masses des cordes vocales, les fausses cordes vocales, le larynx, la langue et l’articulation. Cette session-ci, je devrai faire tester mon outil par d’autres professeurs de chant et recueillir leurs commentaires afin de l’améliorer avant le dépôt final prévu ce printemps.
Bref, avant de débuter le programme de maîtrise en pédagogie instrumentale, je savais que cette branche du domaine musical m’intéressait, mais je sous-estimais l’impact que toutes ces connaissances auraient sur mon enseignement et sur ma motivation en tant que professeure de chant. Bref, j’y ai appris et j’y apprends encore énormément de choses qui font de moi une enseignante plus confiante avec des connaissances plus aiguisées à propos de mon instrument, mais également sur la pédagogie en général. Ce programme terminera très bien mon parcours scolaire !
